Le conseil scientifique à sortie une note de synthèse sur les variants indiens. Pour rappel il s’agit d’un des variants le plus “préoccupant” actuellement en terme de diffusion. Voici un résumé du document du conseil scientifique (disponible en fin de page) :
Le variant “indiens” regroupe 3 lignages, B.1.617.1, B.1.617.2 et B.1.617.3, ayant en commun une mutation L452R sur la protéine de spicule pouvant être associée à une augmentation de la transmissibilité du virus, mais présentant également des caractéristiques différentes.
Cette dénomination de « double mutant » fait référence à l’association des mutations L452R et E484Q, qui n’avaient jamais été observées ensemble avant l’émergence de ces virus. La mutation E484Q, quant à elle, est connue pour participer à l’échappement immunitaire partiel post-infectieux et post-vaccinal, et est responsable d’une résistance à certains anticorps monoclonaux.
L’analyse plus précise de ces variants dits « indiens » montre trois situations très différentes
pour chacun des trois lignages :
- Le lignage B.1.617.3, qui présente la combinaison des deux mutations, a très peu diffusé en Inde et hors de l’Inde. Au total, 70 génomes étagés de février à avril 2021ont été déposés sur GISAID, dont seulement 7 en Europe à ce jour (tous en GrandeBretagne).
- Le lignage B.1.617.1, qui présente aussi la combinaison des deux mutations, a été détecté en Europe et en France, mais à une fréquence faible en comparaison du lignage B.1.617.2. Parmi les trois virus, celui-ci est celui qui présente la différence antigénique la plus importante par rapport à la souche historique « Wuhan » et donc un risque d’échappement immunitaire.
- Le lignage B.1.617.2, qui ne présente pas la mutation E484Q (contrairement à ce qui avait été initialement annoncé), est le lignage qui est le plus fréquemment détecté en France et en Europe parmi les trois. A noter qu’il comporte également des mutations spécifiques additionnelles mais qui ne semblent pas avoir d’impact sur son antigénicité ; ce virus présente un profil génétique pouvant lui conférer un avantage de transmissibilité supérieur aux deux autres lignages (L452R associée à T478K en absence de mutation 484). Cette augmentation de transmissibilité est rapportée par les Indiens et les Britanniques, la comparaison avec le niveau de transmission du variant UK est en cours. Le niveau exact d’augmentation fait encore l’objet de discussions.
Détection des variants par PCR :
Tous ces virus B.1.617 sont correctement détectés par les tests RT-PCR classiques et les testsantigéniques (aussi bien en tests antigéniques classiques qu’en autotests). Ces variants ont été déclarés comme « VOC » ou Variants of concern par l’OMS le 12 mai 2021.
Sensibilité des vaccins à ce variants :
- Les premières études de séroneutralisation du variant B.1.617.1 montrent une sensibilité diminuée aux anticorps neutralisants de patients convalescents ou immunisés par les vaccins ARNm, mais sans perte de la neutralisation (dans des modèles de pseudo-virions).
- Les premières données en vie réelle disponibles au Royaume-Uni suggèrent une efficacité vaccinale conservée contre l’ensemble des formes cliniques de l’infection par le B.1.617.2 après deux doses d’Astra-Zeneca (60%) et de Pfizer (88%), mais pas après une dose (33% pour chacun des vaccins).
- Il n’y a pas encore de données sur la protection contre les formes graves de l’infection
Le document du conseil scientifique est à télécharger en cliquant ci dessous