Voici l’article parut dans l’édition du 19 octobre 2020 du Berry Républicain sur la CPTS. l’article est aussi disponible à l’adresse suivante :
Pour coordonner les acteurs de la santé locaux et répondre aux enjeux de santé d’un territoire, des communautés professionnelles territoriales de santé ont été mises en place. Et Vierzon a la sienne.
Le territoire de Vierzon et ses environs compte une nouvelle association : la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). On vous explique son rôle, les problématiques de santé sur lesquelles elle souhaite agir et ses actions.
Qu’est ce qu’une communauté professionnelle territoriale de santé ?
« C’est une réunion de professionnels de santé d’un territoire qui définissent un projet de santé territorial commun répondant à des problématiques locales », explique Xavier Pascal, coordonnateur de la CPTS de Vierzon et ses environs, qui englobe également Mehun-sur- Yèvre, le sud du Loir-et-Cher et une partie de la Sologne. Les CPTS ont été créées avec la loi santé de 2016 et sont, aujourd’hui, au cœur du plan « Ma santé 2022 ».
À Vierzon, la CPTS est une association regroupant des médecins généralistes, des kinésithérapeutes, des pharmaciens, des infirmières, des orthophonistes, des sages- femmes, des psychologues, etc. Sur les deux cents professionnels de santé du territoire, « un tiers a adhéré. Et c’est gratuit », précise Xavier Pascal.
Quelles sont les problématiques du territoire vierzonnais sur lesquelles la CPTS compte agir ?
En premier lieu, il y a la désertification médicale et le peu de professionnels de second recours, c’est-à-dire les spécialistes. « C’est une grosse problématique sur le territoire qui compte quarante et un médecins généralistes soit une moyenne de neuf médecins pour 10.000 habitants alors que la moyenne nationale est de 15,4 médecins pour 10.000 habitants. Et l’âge moyen de ces médecins est au-dessus de 50 ans », explique Xavier
Pascal. Le territoire manque, aussi, d’ophtalmologistes, de pédiatres, de gynécologues et de médecins remplaçants. Il y a, également, un besoin important d’actions de prévention et d’informations sur les dispositifs de soutien contre les addictions. « Il y a un manque d’information et de communication entre les professionnels, notamment entre l’hôpital et les libéraux. Il faut améliorer les relations et la communication entre les deux. Il y a un cloisonnement entre l’hôpital et la ville. Les hospitaliers ont peu de connaissances sur l’o#re libérale et les professionnels de santé ne savent pas tout ce qu’il y a au centre hospitalier de Vierzon », souligne le coordinateur de la CPTS.
Quelles actions vont être mises en place pour répondre à ces problématiques ?
Pour la relation ville-hôpital, « il faut un travail de coordination et de communication entre tous les professionnels. On peut imaginer un annuaire des professionnels de santé du territoire, mettre en place des projets communs », pense Xavier Pascal.
Et en ce qui concerne la désertification médicale, le coordonnateur de la CPTS sait que le territoire souffre « d’un problème d’attractivité ». Alors pour inciter de nouveaux médecins à venir s’installer ici, « il faut que les professionnels parlent aux professionnels. Nous réfléchissons à créer une vidéo de promotion », explique Xavier Pascal. Pour le manque de spécialistes, la CPTS pense mettre en place de la téléexpertise, un outil à destination des médecins pour échanger avec des spécialistes hors territoire.
Quant aux actions de préventions, la CPTS envisage une campagne de dépistage et de prévention sur l’hypertension, « une pathologie importante sur notre territoire ». Xavier Pascal ajoute que sur le territoire, il y a, aussi, « beaucoup d’addictions » et que « les professionnels de santé ne savent pas toujours quelle offre il y a sur la zone, une zone semi-rurale. Il y a donc un besoin d’informations. »
Quels financements pour ces actions ?
« Notre projet a été validé par la Caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) et l’Agence régionale de santé Centre-Val-de-Loire pour cinq ans. Nous sommes en train de finaliser le contrat avec la CPAM pour avoir des financements et lancer les actions. Cela devrait avoir lieu à la fin du mois d’octobre », explique le coordonnateur de la CPTS. Pour financer ses actions, la CPTS va bénéficier d’une enveloppe de 240.000 euros par an et les actions seront évaluées chaque année pour voir celles qui fonctionnent ou pas, ou celles qui doivent être améliorées.
Yassine Azoug